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Lalée PINONCELY

J’ai une entreprise, ou je veux créer une entreprise ? Quelle offre, quel produit, quel service vais-je proposer sur cette petite planète de plus en plus compétitive ? Puis, quels sont les outils mis à ma disposition pour travailler plus intelligemment, de façon plus productive, dans un contexte plus agréable et performant pour mes salariés et pour satisfaire au mieux mes clients ? Au départ chacun doit entamer cette réflexion. Ça part de là.

Le digital permet ensuite de faire évoluer les outils.

Nous faisons des choses aujourd’hui que nous ne faisions pas il y a deux ans. En quelques années par exemple, grâce aux e-mails, aux réseaux sociaux, au chat sur Messenger ou WhatsApp, la communication est devenue horizontale. Le digital a fait tomber grand nombre de frontières. Les rapports humains, la hiérarchie du travail, le commerce sont en mutation.

Même s’il y a beaucoup d’industries où le digital pourrait à première et courte vue ne pas être utile, commencer par connecter ses salariés entre eux est une première démarche. Une entreprise qui organise ses réunions entre collaborateurs via Skype est déjà dans la transformation digitale. Le digital peut être un accélérateur formidable, mais ne change rien au fond à la problématique quotidienne liée à chaque métier : la qualité de l’offre et la satisfaction des clients. Il faut se poser les bonnes questions pour atteindre cet objectif. Par exemple, le luxe a-t-il intérêt à vendre ses produits sur Internet ? Le luxe met en avant toute une expérience d’achat unique et sensorielle ; l’e-commerce va-t-il pouvoir satisfaire ses clients sur ce point sans galvauder l’expérience magasin ? Le cœur de métier reste essentiel et prioritaire. L’outil vient après.

 

En BtoB, vous ne touchez pas directement le consommateur final et pourtant, le digital est tout à fait adaptable pour ces entreprises.

Prenons l’exemple de Sodexo, l’une des plus belles entreprises françaises avec 450 000 personnes, des millions de repas servis chaque jour. La marque elle-même n’évoque pas toujours grand-chose au consommateur. Elle peut éventuellement évoquer les restaurants d’entreprise, alors que le groupe est un acteur majeur des titres-restaurant, qu’il détient le Lido, les Bateaux parisiens, la marque Lenôtre… Sodexo se demande certainement ce que le digital peut lui apporter pour se faire connaître du grand public, nourrir sa marque, avec ces millions de personnes qui viennent déjeuner tous les jours, sans savoir que c’est Sodexo qui les sert ! On peut facilement imaginer la richesse de la data récoltable sur ces consommateurs : leurs habitudes de consommation, leur mix repas… Ils sont une source gigantesque d’informations et il y a de nombreuses possibilités d’utiliser ces datas : optimiser ses achats en fonction des besoins des consommateurs, de leurs habitudes, régler les problématiques de flux. On passe tout à coup d’une entreprise qui n’a aucune raison d’être dans le digital à une entreprise qui peut interagir avec des millions de consommateurs.

Ça ne change rien à son métier en revanche, mais elle peut en inventer de nouveaux. Il faut toujours se remettre en question en étant disruptif, mais sans jamais négliger son cœur de métier.